Vous pouvez retrouver un résumé de la conférence et les photos de ces 3 jours sur le site de Fair Trade Town Switzerland
« Bien que impliqué dans une commune titrée depuis 2012, j’ai souhaité participé à cette conférence internationale pour aller me ressourcer ! J’étais en panne d’inspiration et je me suis dit qu’un peu de recul me ferait du bien. Si déjà le déplacement de la délégation belge francophone valait le déplacement (sept adultes dans une voiture pour 8 heures de route, c’est déjà en soit des conditions pour se rapprocher mais également une intelligence collective qui minimise notre impact CO2) ; c’est surtout la prise de connaissance de la réalité mondiale qui fait du bien : nous sommes tous, allemands, coréens, sud africains ou costariciens, face aux mêmes obstacles : implication des communautés locales, mobilisation des élus, recherches de ressources financières, etc. C’est finalement surtout la personnalité des coordinateurs locaux qui crée la différence en termes de dynamique locale !
Mais ce que je retiens avant tout, moi qui suis avec l’ADL de Durbuy impliqué dans le soutien aux producteurs locaux, c’est que le combat d’une économie plus solidaire est autant celui des producteurs du sud que celui de ceux du nord. Qu’on l’appelle commerce fairtrade dans le sud ou circuit court dans le nord, tous deux en tout cas se positionnent clairement face à une industrialisation agressive et non respectueux des revenus des producteurs. Il s’agit dans notre cas de défendre des valeurs humaines de solidarité, avec par exemple un prix minimum garanti !
Ce qui était heureux c’est de quitter un discours nordiste emprunt de bienveillance paternaliste solidaire envers le sud, pour se tourner vers un combat similaire pour une économie solidaire partout sur la planète. »
Xavier Lechien, ADL de Durbuy
*Conférence Internationale des Communes du Commerce Équitable*
Pour moi, la 23e Fair Trade Towns International Conference n’était pas seulement une conférence de plus. C’était ma troisième participation, après Madrid et Cardiff, et chaque édition m’a apporté un lot de nouveautés et de rencontres qui m’ont profondément enrichi.
Après la clôture de cet événement, une chose est claire : l’engagement pour un monde plus juste et équitable ne connaît pas de frontières.
*L’engagement dans le commerce équitable quitable ancré au cœur de nos communautés locales*
Lorsque je repense à cette conférence, la première chose qui me frappe, c’est la diversité. Plus de 20 pays, 5 continents, et pourtant, un seul objectif : promouvoir le commerce équitable. Les acteurs locaux venaient d’horizons variés, mais tous partageaient une vision commune. Chaque ville et commune avait son propre récit, ses défis uniques, et ses succès dans la promotion du commerce équitable. Mais au-delà des différences, nous étions unis par une solidarité profonde et naturelle.
*Les achats publics : pilier de l’équité*
Ce qui a particulièrement marqué cette conférence, c’est l’importance des achats publics équitables. Nous avons partagé des expériences, notamment celles de villes comme Ghent (Belgique), qui ont montré comment des actions concrètes peuvent être entreprises pour assurer que nos marchés publics soutiennent activement le commerce équitable. En tant que consommateurs collectifs, les achats publics ont un pouvoir considérable pour stimuler la demande en produits équitables et soutenir les petits producteurs à travers le monde.
*Nourrir les esprits et construire des infrastructures pour un commerce équitable*
Un autre point essentiel abordé durant la conférence était l’éducation des jeunes générations au commerce équitable. Nous savons tous que l’éducation est une arme puissante pour le changement. Nous avons eu l’occasion de partager des initiatives innovantes, comme l’introduction de cours mêlant apprentissage traditionnel et thématique du commerce équitable. Cette approche nourrit l’esprit des jeunes, éveille leur curiosité et les prépare à penser de manière équitable et solidaire.
De plus, nous avons discuté de l’idée d’étendre le concept du commerce équitable au-delà de la salle de classe. Des initiatives fascinantes ont émergé, telles que l’utilisation de balles de sport équitables, la construction de terrains de jeu avec des matériaux issus de sources équitables, ou encore l’introduction de cantines scolaires qui servent des repas équitables. Ces concepts transforment l’éducation en action concrète, montrant aux jeunes que le commerce équitable n’est pas seulement une idée, mais une réalité tangible.
*Un avenir juste et équitable en marche*
Cette conférence ne s’est pas contentée d’être une simple rencontre, elle a été un appel à l’action. Les acteurs locaux, moi y compris, repartent avec une mission claire : promouvoir le commerce équitable dans nos communautés, nos écoles, et nos gouvernements. Cette conférence a renforcé notre conviction que la solidarité internationale est la clé pour un monde meilleur. Ensemble, nous pouvons faire la différence.
Alors que nous tournons cette page, je ressens une grande excitation pour ce qui nous attend : la 24e édition de la conférence à Drakenstein, en Afrique du Sud, en 2024. Et qui sait, peut-être une édition quelque part en Belgique en 2026 ? Vu la taille de la délégation belge chaque année (ici quasi 20 participants), cela serait porteur de sens.
D’ici là, continuons à semer les graines du commerce équitable, pour que l’équité, la justice et la solidarité deviennent la norme, et que qualifier un commerce d’équitable ne soit plus nécessaire…C’est le commerce inéquitable qui devrait être poursuivi et non le commerce équitable qui soit l’exception.
Le changement est en marche, et je vous invite à nous rejoindre pour un monde plus juste et équitable.
Laurent Bourgois, Président du Comité de Pilotage de la Commune de Jette (CDCE Jette, Bruxelles) et fervent défenseur du commerce équitable.